vendredi 7 novembre 2014

[Critique]Interstellar: lorsque la réalité emprisonne l'ambition.


Tout le monde aime Nolan, moi y compris, tout le monde adule Nolan, Nolan serait le nouveau génie du cinéma contemporain, le réalisateur qui apporterait un nouveau langage à la grammaire Cinématographique.Or, le cinéma façon Christopher n'est finalement pas si compliqué à déchiffrer, pas si novateur, ce qui ne veut en aucun cas dire mauvais. Mais plus qu'un réalisateur du spectacle, Nolan est un réalisateur de composition, du récit. Étrangement, Interstellar ne suit pas vraiment cette lignée, alors que les bandes-annonces semblaient indiquées un film dans un style purement Nolanesque. Quand est-il finalement ?





  Autant vous rassurer maintenant, Interstellar. C'est vachement bien, mais avant de commencer la critique tout de suite, j'aimerais aborder un point (à part le fait que de sortir le nouveau Ozon le jour de la sortie du nouveau Nolan, c'est un peu idiot), Christopher Nolan est un réalisateur qui aime coller la fiction le plus possible à la réalité, ce qui parfois l'enferme, c'est d'ailleurs le principal défaut de sa filmographie. Sauf que, Interstellar, quitte le format terre-à-terre pour voguer vers une poésie et une philosophe qui ne serait pas sans rappeler le superbe Solaris, en plus soft. Mais le cinéma de Nolan colle aussi beaucoup à une envie d'impressionner le spectateur, autant par la photographie, que par l'écriture, tu veux du climax à en vomir ? En veux-tu, en voilà ! Parfois trop d'ailleurs, Interstellar suit aussi cette ambition, mais avec plus de retenue, et là, le réalisateur fait les défauts inverses de ses productions.

         À savoir une écriture parfois trop basique, surtout au niveau de la construction du récit qui quitte presque l'écriture alambiquée façon Memento pour un récit plus... Linéaire, et cette fois les relations entre les personnages sont certes réussit, mais trop formaté pour coller à l'ambition d'auteur qu'on connait à ce cher Nolan, heureusement le film se rattrape sur le reste, à commencer par l'héritage scientifique hyper pointue, du passage du temps jusqu'au trou de verre, à ce niveau, le film est très instructif, le reste l'est aussi, les nombreuses réflexions sur le genre humain sont passionnantes, elle ce n'est pas sans rappeler le fameux 2001, mais ça, j'y reviendrais, le traitement émotionnel est aussi intéressent. Le protagoniste était anciennement lui aussi très lié à l'espace, puisque à ses débuts, lors d'un vole dont le but était de quitter la terre ( le reste n'est pas expliqué, car peu intéressent dans le récit), le malheureux, ce crash, coincé à subir la longue agonie de l'espèce humaine, lui qui tient tant à la quitter, de plus avec la mort de sa femme, il se sent "détacher" la terre, les attaches lui manquent, à part évidemment sa fille et sont fils qui sont ses seules raisons de vivre.



 "Interstellar, quitte le format terre-à-terre pour voguer vers une poésie et une philosophe qui ne serait pas sans rappeler le superbe Solaris, en plus soft"

Il est temps de parler de photographie, est la, c'est un peu moins passionnant, c'est joli c'est vrai, mais le style "documentaire" à tendance à trop ramener le film vers un simple film Nolanesque plutôt qu'une réflexion profonde et travaillé, est ça vient du fait de la pellicule en "scope anamorphique" qui semble rappeler les fameuses images d'Amstrong parcourant la lune. Les couleurs froides y sont pour beaucoup aussi, entre blancs, bleus glacials et parfois jaunes maladifs, la joie de vivre ne suinte pas du métrage, heureusement les paysages et panoramas grandioses (sublimé par le format) rattrapent le coup, le cadrage lui est par contre très... Hasardeux, parfois le spectateur va surement se sentir plutôt désorienté face à certains plans plutôt chaotiques, bien heureusement cela n'impute pas le film de sa réussite. À noter que certains plans semblent littéralement voler au chef-d'œuvre de Kubrick.

La musique elle est plutôt particulière, surtout pour du Hans Zimmer, la aussi, l'ombre de Stanley plane au dessus de la composition, tout en orgue pour ressentir le coter "désespéré" et "grandiose" de la mission, c'est très réussi, parfois même génial mais assez surprenant. Et je le redis, surtout pour du Zimmer.

Les acteurs sont eux à leur meilleur, Matthew McConaughey est touchant, parfois même sont jeux atteint une perfection rare, Michael Caine est comme à sons habitudes très juste, Anne Hanthaway est puissante de subtilité, surtout lors de ses longs monologues, est Jessica Chastain ira même jusqu'à vous faire tomber une larme, c'est dire.

Interstellar déçoit, pas aussi ambitieux qu'annoncer, avec quelque défaut bien trop prononcer, une inspiration trop voyante. Malgré tout, ce nouveau Nolan penser pour Spielberg, reste un très bon exemple d'Hard Fiction (genre très peu vu au cinéma, car à l'opposé d'un film tel que Lucy ou Matrix), de plus les nombreuses réflexions philosophiques sont loin d'être inutiles et pour ce qui ont le goût du divertissement, Interstellar en reste un très bon.


Cette image résume bien l'ambiance général du film.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire